Quatre générations de femmes traversent cent ans de guerres intestines au Moyen-Orient dans cette magnifique saga féminine et féministe de Joumana Haddad.
Comment vivre quand tout le monde meurt autour de soi ? Comment avoir une identité quand on est arraché de ses racines par les massacres et la persécution ? Comment aimer quand l’amour est un luxe hors de sa portée ? Comment donner l’exemple quand on est le pire exemple qui soit ? Autant de questions que Qayah, Qana, Qadar et Qamar, les quatre reines aux origines et déchirements multiples, se posent et luttent pour y répondre. On se reconnaît dans chacune d’elles, on partage leurs questionnements, bien qu’amplifiés par un environnement morbide qui peut nous sembler loin. Mais c’est si proche, dans le temps, dans l’espace, dans la tête et dans le cœur. On pleure avec ces femmes, on crie, on mord et on se débat, mais surtout on se bat, on ne se laisse pas faire et on ne tombe jamais, jamais dans le pathos ou la victimisation.
Ces femmes, les femmes, sont les éternelles sacrifiées et oubliées de toutes les guerres. Ici, l’autrice libanaise, à travers le récit romancé de sa propre famille, place sur le devant de la scène l’Histoire, la société et la religion du point de vue des Elles. Un roman essentiel.