Qu’est-ce que le quotidien dans les engagements écologiques, féministes, anticapitalistes ou encore anticoloniaux ? On entend toujours parler des grands combats, des grandes figures du militantisme, occultant les guerrières et amazones du quotidien. Pourtant ils ou elles sont tout, partout, et de tous temps : paysan.e.s, femmes au foyer, sages-femmes, ouvrier.e.s, intellectuel.le.s discrets, etc.
Fruit d’un travail d’enquête d’une dizaine d’années auprès des alternatifs du quotidien et des anthropologues écologistes et éco-féministes, cet essai de la sociologue Geneviève Pruvost choisit de parler des résistances anticapitalistes sous l’angle du travail de subsistance, soit la réappropriation des moyens de production à l’échelle locale, voire du foyer. Sans surestimer l’importance des « petits-gestes » ni négliger l’urgence d’un mouvement collectif et global, l’autrice insiste sur la place primordiale de la politique dans le quotidien, et du quotidien en politique. Et, petit à petit, elle tisse habilement le lien entre colonisation, cloisonnement des productions, enfermement des femmes, saliarisation, individualisme et destruction de l’environnement.
Une approche holistique bienvenue des fléaux de notre monde… et des moyens de les combattre.