Tout commence par une ordinaire sortie scolaire d'une classe de lycée, rentrant en train vers Toyko. Soudainement, une violente secousse fait dérailler le train dans un tunnel. Seuls trois élèves parmi les voyageurs, Teru, Ako et Nobuo, échappent à la mort. S'en suit pour le premier tome un angoissant huis clos dans ce tunnel obscur qui semble sans issue, tandis que la folie s'installe peu à peu dans l'esprit perturbé de Nobuo. Venant de l'extérieur, un inquiétant message radio d'état d'urgence annonce une catastrophe. Une fois sortis du tunnel, quel monde les attend désormais ?
Les qualificatifs pour décrire cette série manga ne manquent pas : inquiétante, déroutante, dérangeante, oppressante, puissante, psychologique... réaliste ? Entre le post-apocalyptique et le survivalisme, le drame et le suspens, Dragon Head de Minetaro Mochizuki possède une force narrative inouïe liée à l’attachement toujours plus fort que l’on ressent, au fil de la lecture, pour les personnages principaux dont la psychologie est toujours plus approfondie tandis que la civilisation s’effondre autour d'eux.
La série dépeint ce monde contemporain troublé dans un sublime style graphique réaliste, qui joue sur le clair-obscur, et pose une question simple : comment les êtres humains, seuls face à eux-mêmes et à un monde qui n’a plus ni repères ni lois, se comportent-ils ? Les réponses possibles à cette question dérangent... jusqu'au dénouement, dans un récit mené d'une main de maître !
Dans la lignée de l'excellente série horrifique L'école emportée de Kazuo Imezu, l’œuvre de Mochizuki est devenu un classique qui scotche littéralement le lecteur. A avoir dans la bédéthèque idéale !