Dans cette superbe chronique familiale, Tsering Yangsom Lama nous fait voyager au côté des exilés tibétains, de l'Himalaya au Canada, en passant par les camps de réfugiés au Népal. Davantage que de conter le drame et la déchirure du déracinement, ce roman nous parle de la force indéfectible des liens familiaux et communautaires, mais aussi de leurs faiblesses et des difficultés à s'attacher quand subsiste le traumatisme de tout un peuple.
Subtilement, insidieusement mais sans juger trop durement, l'autrice pointe aussi du doigt le dédain et la marchandisation des pratiques culturelles considérées comme "exotiques" et "arriérées", par les élites bien-pensantes du monde occidentales ; sans négliger non plus le détournement des traditions par les enfants de l'exil eux-mêmes, aveuglés par les promesses d'oubli, d’intégration et de confort moderne.
Avec son écriture fluide et ses descriptions photographiques, Quand notre terre touchait le ciel achève de rendre sa lecture plus que recommandable, indispensable.