Dans ce roman, Anthony Passeron fait dialoguer deux histoires, la petite et la grande, celle de sa famille et celle de la découverte et des premières recherches sur le Sida dans les années 1980, en France et aux États-Unis.
On y découvre une famille de la campagne niçoise pendant les Trente Glorieuses. Les grands-parents de l'auteur sont partis de pas grand chose et ont réussi à devenir bouchers, ce qui représente une belle ascension sociale, mais au prix du sacrifice de tout leur temps libre. Le père de l'auteur suit la voie familiale, travaille sans compter ses heures à la boucherie. Ce n'est pas le cas de son oncle, Désiré, qui veut profiter de la vie, voir s'il existe autre chose.
Il s'en va à Amsterdam sur un coup de tête, et revient accro à l'héroïne. Quand la famille apprend que Désiré a contracté le Sida, c'est l'incompréhension.
On découvre ou redécouvre la honte qui entoure cette maladie, que la plupart appelaient alors le « cancer gay », l'absence de traitement, l'affreux affaiblissement des malades.
C'est un roman très humain et touchant, mais aussi un roman documentaire, où l'on apprend beaucoup de chose sur les débuts de cette épidémie.